Côte de Beaune : la reine des neiges

Le 1er mars, la Côte d’Or s’est éveillée sous un inhabituel manteau de neige. L’occasion de capturer quelques paysages aussi magnifiques qu’éphémères. Pendant que les vins sommeillent encore en cave, petite revue de tableaux enneigés saisis entre les vignes de Chassagne-Montrachet et Pommard en passant par Meursault.

      

Après le gel en Bourgogne, les vignerons sont dans l’expectative

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Deux semaines après l’épisode climatique qui a gelé une grande partie du vignoble bourguignon, les vignerons font leurs comptes dans les vignes. Entre résignation et fatalisme,  ils attendent que la nature soit plus clémente, faute de mieux. On fait le point avec deux jeunes vignerons de Côte de Beaune : Armand Heitz (Domaine Heitz-Lochardet à Chassagne-Montrachet) et Thibault Clerget (Domaine Yves Clerget à Pommard).

Cela faisait des années que la Bourgogne n’avait pas connu d’épisode de gel, et encore plus de cette ampleur. Une hydrométrie élevée et des températures négatives trois nuits d’affilées ont eu raison d’une bonne partie des jeunes feuilles et embryons de grappes qui avaient commencé à poindre sous les soleils printaniers. Même les anciens n’ont jamais vu cela : que certaines parcelles soient sensibles au gel, c’est bien connu, mais là, même des parcelles de premiers et grands crus en coteaux ont été décimées (alors que des endroits dits « gélifs » s’en sortent bien »). 


Au premier rang des appellations touchées, on trouve les Hautes Côtes de Beaune, Chassagne-Montrachet et Meursault. Sur sa parcelle de Meursault en la Barre, Amand Heitz n’a aucun mal à estimer les dégâts : on ne perçoit que quelques pousses vertes au milieu d’un océan de pousses grises et sèches, grillées par le gel. « Cette parcelle est touchée à 80%, donc d’une part le travail pour essayer de remettre cette vigne en état pour l’année prochaine va être énorme, d’autre part le potentiel de récolte est réduit de 80%. Les anciens racontent que sur des vignes gelées comme ça, on ne récolte parfois qu’un seau de raisin par rang… » Au hasard il désigne un pied de vigne :

 » Voilà un bon exemple, il y a une pousse qui a été épargnée, tout le reste est gelé et ne donnera rien. Les bourgeons secondaires sur lesquels on fondait beaucoup d’espoir ont pour une bonne partie été gelé aussi. On sait que ces bourgeons ont par nature une piètre fertilité, donc même s’ils venaient à se développer, le rendement de la récolte 2016 est considérablement amoindri… ». En quittant Meursault pour Pommard, le constat est sensiblement le même, sur l’ensemble de son domaine, Thibault Clerget estime une moyenne de 70% de pertes. « J’ai une parcelle de Meursault Santenots qui est touchée à 100%. C’est le seul vin blanc du domaine, donc je n’aurais pas de vin blanc, ou quasiment pas, pour le millésime 2016 ». 

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Que faire ? Pas grand chose. « Le mot d’ordre aujourd’hui c’est d’attendre » explique Armand Heitz. « Il faut voir ce qui va repousser et laisser la vigne reprendre son cycle de croissance. Par la suite, tout au long de la saison, il va falloir aider la vigne en la protégeant contre les cryptogammes, en lui faisant des apports sous forme de complément foliaire si besoin. Une importance particulière sera à apporter aux travaux en verts pour permettre la taille de l’année prochaine. » Un des problèmes auquel les vignerons vont devoir faire face dans un premier temps c’est le timing justement. Car les parcelles gelées sont « en retard » sur celles qui n’ont pas été touchées, ce qui pose des problèmes pour élaborer les calendriers de traitements liés au stade de développement de la plante. Mais ce décalage pourra également se constater au sein d’une parcelle gelée : « le travail que l’on appelle le relevage va être particulièrement compliqué » explique Thibault Clerget.  » Les pampres qui auront été peu touchés par le gel vont pousser normalement, alors que les autres ne seront pas assez grands. »

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Le problème majeur, c’est que ce gel arrive dans un contexte plus que tendu en Bourgogne. Les caves sont vides, il n’y a pas de stock après des épisodes grêleux successifs et un millésime 2015 certes qualitatif mais trop peu quantitatif. « Cela va faire deux ans que j’ai repris le domaine » raconte Thibault Clerget. » Mon père est officiellement en retraite mais j’espère qu’il va me donner un coup de main ! J’ai commencé avec le millésime 2015, c’est un très beau millésime mais qui en quantité n’est pas énorme. On fait environ 30% de moins que sur un millésime normal. On avait prévu d’embaucher deux saisonniers, on ne pourra pas les prendre. Cela fait trois ans que certaines de nos vignes souffrent de la grêle, c’est déjà pour ça que la récolte de 2015 était moindre, alors le stress du gel en plus on va voir quel impact celà aura. Il y a eu un fort épisode en gel en 1981, je n’étais pas né, mais d’après mon père ça a été très compliqué, même si en 1982 ils ont fait une belle récolte. On va espérer que ça sera le cas en 2017! »

Les vignerons bourguignons jouissent souvent d’une image de nantis mais très peu d’entre eux sont propriétaires de la totalité de leur parcellaire de vignes et le prix des fermages est indexé sur le cours du vrac qui a déjà atteint des sommes astonomiques. Beaucoup ont du mal à se relever après plusieurs années de vache maigre et espèrent une « bonne année » qui ne vient pas. Armand Heitz s’est installé en 2012 en Bourgogne : « Après plusieurs épisodes de grêles et une petite récolte 2015, je subis ça depuis que je suis arrivé donc j’ai appris à faire avec ces aléas depuis mon installation. Mais ce que j’espère avec un événement d’une telle ampleur, c’est que quelque chose bouge, du côté des paiements des cotisations patronales MSA, ou sur les règlementations VCI et VSI. »

Une campagne 2016 qui vient seulement de commencer mais qui s’annonce déjà comme celle d’un millésime hors norme en Bourgogne, entre grêle précoce dans le Macônnais et gelée tardives en Côte d’Or, des phénomènes jamais vu de mémoire d’ anciens à cette ampleur là. 

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Voir également l’article de Bourgogne Aujourd’hui  et de Laurent Gotti

Voir mon reportage sur la grêle dans le Macônais au domaine Robert Denogent 

Les Automnales de Pommard, manifestation « œno-ludique » tournée vers les familles

« Il manquait à Pommard un événement marquant. Tout dans ces automnales a été pensé autour de la famille : les ateliers, les animations, … Et surtout nous voulions que cet événement soit à la hauteur de l’appellation » voilà la vocation des cette première édition des Automnales selon Aleth Girardin, présidente de la confrérie du baillage de Pommard qui organise cet manifestation.

« Nulle part ailleurs vous ne trouverez ce type de manifestation » lance Aleth Girardin. « Ce n’est pas un simple système de caves ouvertes où l’on vient simplement pour déguster. Là on va à la découverte de l’essence même de la dégustation. » En effet cette première édition des Automnales de Pommard surprend. C’est l’appellation qui est mise en avant par ses vignerons. Le dimanche les vignerons ouvrent leur cave et font déguster leurs vins de manière traditionnelle, mais le samedi est consacré à la découverte du village et de ses vins sous forme d’ateliers et de dégustations.

Dans tout le village, dans des caves ou des cuveries, les promeneurs sont invités à assister à des ateliers. Dégustation verticale (dégustation d’une même appellation mais sur différents millésimes), dégustation horizontale (dégustation d’appellations différentes mais du même millésime), ateliers accords mets-vins autour du fromage ou du chocolat, atelier sensoriel de découverte de la dégustation ou quizz sur le vin … autant d’ateliers pédagogiques et ludiques animés par des vignerons ou des intervenants de l’Ecole des Vins de Beaune (avec la présence notable de Jean Pierre Renard pour l’animation d’une dégustation verticale).

Une fête vineuse où les enfants ont leur place

« On dit souvent que quand les parents boivent les enfants trinquent, et bien pas ici ! » s’amuse Jérome Sordet, propriétaire du domaine Coste Caumartin. « Dans chaque atelier pour adulte, un endroit avec des jeux pour les enfants ont été aménagés. » En plus de celà, des ateliers spécifiques ont été pensés pour les enfants. Il y a par exemple un conteur au coin d’une cheminée qui raconte des histoires bourguignonnes, un atelier à l’éveil sensoriel, un atelier cuisine avec confection de gougères, …

« Tous ces ateliers sont vraiment faits pour que des familles viennent, parce que petits et grands doivent pouvoir s’amuser et se détendre ensemble, chose qui n’est pas très courante dans les manifestations vineuses. C’est pour ça que nous avons créé ce mot d’ « œno-ludisme »  » explique Jérôme Sordet.

« Cette opération a été organisée avec les 3/4 des viticulteurs de Pommard, ce qui est énorme. Mais l’objectif, c’est qu’à terme tous les vignerons participent, ça serait vraiment magique. » Aleth Girardin compte bien reconduire cette manifestation l’année prochaine et espère bien en faire une fête incontournable de la Côte de Beaune dans les années à venir.

Pour en savoir plus, vous pouvez consulter le site internet du Baillage de Pommard, lire l’article très complet de Bourgogne Live et celui paru dans Le Bien Public,   et enfin regarder cette vidéo de ouest-sud Cote d’Or

Alberic Bichot présente son millésime 2009

Albéric Bichot, du domaine Albert Bichot, un des plus grands négociants beaunois, a présenté à la presse le millésime 2009 de certaines de ces cuvées

En blanc, Chablis Grand Cru Moutonne, Puligny-Montrachet Premier Cru les Perrières, Meursault Premier Cru Les Charmes, Beaune 1er Cru Clos des Mouches,

Le cadre prestigieux de cette dégustation : l’hôtel-restaurant Le Vernet

La magnifique verrière de Gustave Eiffel domine toute la salle du restaurant.

En blanc, mes deux préférées :Chassagne Montrachet Premier Cru Vide Bourse, et Criots Bâtard Montrachet Grand Cru

Philippe de Marcilly, directeur commercial de la maison Albert Bichot


En rouge, Pommard Clos des Ursulines, Pommard Premier Cru Clos Micault, Pommard, Vosne-Romanée Premier Cru les Malconsorts, Clos de Vougeot Grand Cru …

En rouge, j’ai particulièrement aimé le Pommard Premier Cru les Rugiens et l’Echezeaux Grand Cru.

Et la bonne idée cadeau, pour les fêtes de fin d’année (il n’est jamais trop tot pour y penser …) c’est ce coffret en collaboration avec les cachemire Eric Bompard … Une écharpe 100% cachemire accompagné d’une bouteille de Beaune 1er Cru Clos de Mouches en blanc ou d’une bouteilles de Pommard 1er Cru les Rugiens en rouge …

Hôtel-Restaurant Le Vernet, 25 rue Vernet, 75 008 Paris

Pour tout savoir sur la maison Bichot c’est ici qu’il faut cliquer

A la rencontre des vignerons indépendants de Bourgogne

Pour la deuxième fois, les vignerons indépendants de Cote d’Or ont ouverts leurs caves un même week-end. Une initiative oenotouristique concertée et prometteuse.

Une vingtaine de producteurs, mais un seul soucis : accueillir au mieux les promeneurs. Guidés par des panneaux jaunes fluos disséminés au travers des villages bourguignons en vieilles pierres, les touristes se laissent tenter et entrent volontiers dans les caves ouvertes pendant tout un week-end.

Entre deux dégustations, au domaine François Buffet à Volnay, on en profite pour faire un peu de pédagogie : sur le vin en général, et sur celui des vignerons indépendants en particulier.

Les visiteurs sont avant tout des touristes qui étaient déjà dans la région. Ou même des voisins, curieux, mais qui n’osent pas toujours demander à déguster.

Rares sont ceux qui ont fait le déplacement exprès pour cet événement. Mais tous sont ravis de trouver ces viticulteurs disponibles.

Cette opération « caves ouvertes », c’est l’assurance pour les amateurs de trouver des viticulteurs entièrement dévoués à ces rencontres. Ils peuvent ainsi, d’un village à l’autre, déguster et acheter de bonnes bouteilles au gré de leurs envies, tout en prenant le temps de discuter. Pas besoin de prendre rendez vous ni de prévenir à l’avance, les vignerons volontaires, comme François Parent (domaine Gros-Parent à Pommard) ont fait le choix de se rendre disponible ce week end, pour accueillir chez eux ces amateurs de vin.

Et l’avantage de ce week-end portes ouvertes, au delà de la disponibilité et de la spontanéité qui en résulte, c’est qu’ils permettent de développer l’échanger entre viticulteurs et clients. Recevoir les clients chez soi, sans rendez vous, c’est permettre des rencontres, créer des liens avec les clients.

Un contact souvent concrétisé et finalisé par un acte marchand. Mais qui est primordial pour le client comme pour le vigneron.

Fidéliser une clientèle grâce au contact, au lien que crée la rencontre, c’est un enjeu majeur de l’oenotourisme. Les vignerons indépendants, l’ont bien compris.

En marge des salons où ils vont à la rencontre de leurs clients, les vignerons indépendants organisent partout en France de plus en plus d’événements oenotouristiques, lors desquels ils permettent aux clients de venir découvrir leurs domaines. Ainsi fédérés au niveau régional, ils arrivent à mobiliser davantage de touristes. Et certains songent déjà à un week end portes ouvertes au niveau national.

Pour en savoir plus :

Le site des vignerons indépendants

Le compte rendu du journal Le Bien Public

Le compte rendu du site Bourgogne Live